Le langage vocal
Avec le chien de prairie, le cochon d’Inde est le rongeur qui dispose du plus grand répertoire sonore pour communiquer : en 1976, des chercheurs de l’université de Leicester en Angleterre ont identifié 11 modulations différentes !
De Grrou à Wouiik : apprenez à parler cobaye !
Voilà les principaux sons émis par nos petits compagnons et les explications pour les décrypter. Attention, les “interprétations phonétiques” ne sont données qu’à titre indicatif ! Des fichiers sons seront bientôt ajoutés.
Wouiiiik ! : le sifflement très aigu
Il suffit qu’un cochon d’Inde entende le bruit d’un sac en plastique ou de la porte de frigo qui s’ouvre pour qu’il se mette immédiatement à siffler… Woouiiiiiiiiik !! Cela veut dire : “oh oui, de la nourriture ! C’est pour moi, c’est pour moi ?” Ce son est uniquement destiné aux humains pour réclamer de la nourriture ! Dans la nature, il ne fait pas partie du vocabulaire des cobayes ! Ce son est né et a perduré dans l’histoire évolutive des cochons d’Inde car il est en fait très efficace : pour les humains, impossible de résister… ni d’avoir la paix tant que le cobaye n’a pas eu ce qu’il voulait. Le “wouiiik” est hautement “contagieux” : si un cochon d’Inde commence, tous les autres sont alertés et renchérissent de plus belle…
Brrr et Grrrou : le vibrateur et le “groulement”
Quelle n’est pas la surprise des nouveaux maîtres de cochons d’Inde lorsqu’ils entendent pour la première fois leur animal vibrer comme un téléphone portable ! On distingue plusieurs sortes de “brrr” ou “grrou”, qui sont émis selon quatre contextes différents :
- La peur : quand un cochon d’Inde perçoit une menace, il se pétrifie et fait un petit “brrr” très bref. C’est pour dire “j’ai peur, mais j’espère que ca va passer”. Cela concerne les mâles comme les femelles et le son est toujours très court.
- La dominance et la séduction : un mâle qui veut se faire remarquer par une femelle ou un autre mâle pousse un long “grrrrrou” (ou “brrrrrrrrr”) en tournant autour de l’autre cobaye, en piétinant et en dandinant de l’arrière-train… Les passionnés disent alors qu’il “groule”.
- Le plaisir : un mâle très détendu qui adore être caressé par son maître en “groule” souvent de plaisir ! Chez certains d’entre eux, on peut même trouver un “point Grou”, une sorte de “point G du cochon d’Inde” : sur le flanc, juste avant les cuisses, quand le cobaye est allongé sur le ventre (cela marche moins souvent s’il est étendu sur le côté) ! Un petit massage à cet endroit et les cobayes les plus expressifs en groulent de délice… Un cobaye (mâle ou femelle) peut aussi grouler lorsqu’on le caresse sur l’arrière-train à rebrousse-poil. Là, le cochon d’Inde signifie “je suis un peu chatouilleux à cet-endroit, mais mais finalement, ce câlin n’est pas si mal !”.
- L’énervement : quand on caresse trop fort ou qu’on taquine un cochon d’Inde et qu’il commence à en avoir assez, il “groule” parfois assez sèchement pour montrer son mécontentement. Dans ce cas-là il cherche également de se soustraire à la main importune, en essayant de l’éloigner avec une de ses pattes arrières voire en donnant un petit coup de dent…
Goui-goui-goui… : le gazouillement de satisfaction
Le “gazouillement” est le son que les cochons d’Inde émettent quand ils sont en groupe et qu’ils discutent entre eux ou expriment simplement leur bien-être. Cela ressemble une série de petits gloussements répétitifs, très doux et enjoués, lorsque les cochons d’Inde sont occupés ou sont près les uns des autres. Mais même un cochon d’Inde solitaire peut gazouiller, lorsqu’il est satisfait et qu’il a la compagnie de son maître autour de lui.
Mui… Mui… : le couinement de plaisir
Quand on les caresse ou on les manipule, certains cobayes expriment leur joie et leur bien-être de facon très enthousiaste en couinant bien fort. L’intonation, la note et la “couleur” du couinement varient énormément en fonction des individus. Certains couinements sont assez rauques et éraillés, d’autres sont aigus et doux… Tout dépend de la voix du cochon d’Inde, de l’intensité du plaisir qu’il éprouve et de sa passion pour les contacts humains !
Hhmm… Hhmm : le gémissement de plaisir
Quand on câline un cochon d’Inde très détendu et confortablement installé dans nos bras, il en “gémit” de plaisir. Ce son ressemble à celui que pourrait émettre un petit oiseau, une série de tout petits gémissements très faibles, très aigus et très doux, et dont la note descend à la fin. On l’entend surtout lorsque que le cobaye est dans un état d’extrême béatitude, les yeux mi-clos, presque sur le point de s’endormir…
Houi ? Houi ? : le couinement intéressé
Lorsque les cochons d’Inde savent ou sentent qu’il va bientôt se passer quelque chose d’intéressant (comme l’heure de la distribution de nourriture), ils lancent des couinements répétitifs et très enthousiastes. L’intonation pourrait être comparée à celle d’un “ah bon?” que quelqu’un lance joyeusement lorsqu’on lui dit qu’il va avoir un beau cadeau.
Hnnn-hnnn et Woui-hi : les couinements d’agacement
Parfois, quand deux cochons d’Inde se disputent un morceau de légume ou la meilleure place dans la cage, le gazouillement “social” se transforme en couinements aigus et répétitifs pour faire valoir ses droits. Il est difficile de décrire ces modulations, car elles sont propres à chaque individu : chacun fait part de son mécontentement à sa façon et selon sa voix et son gabarit ! Tout ce qu’on peut dire, c’est que plus le son est aigu et intense, plus le cobaye est agacé.
Huuuuiiiiii : le cri du cochon qu’on égorge
Une piqûre chez le vétérinaire et vous comprendrez la signification de ce son… Chez certains cochons d’Inde qui ont de la voix, ce cri est très rauque et/ou extrêmement aigu… et vous fend le coeur. C’est évidemment un signe de douleur intense. Mais certains cobayes sont de vrais comédiens et n’hésitent pas à user du “hui” alors qu’on les touche à peine. Cela arrive par exemple lors de l’épisode du démêlage ou de la coupe des griffes !
Cui-cui-cui-cui-cui : le chant du cobaye
Le chant du cochon d’Inde est encore un phénomème très mystérieux. Il survient la plupart du temps lors d’une période de grand calme, souvent la nuit ou très tôt le matin. Le cochon d’Inde entre dans une sorte de transe : il lève la tête, reste pétrifié, et se met à lancer un “cui-cui-cui-cui” très strident, semblable au chant d’un oiseau ou même une alarme de voiture. Cela dure 2 minutes environ. Des spécialistes ont suggéré que ce phénomène se produit lors de moments de grand stress, alors que c’est la nuit au calme que la plupart des maîtres de cobayes ont vécu cette expérience qu’ils qualifient de “magique”.
K-k-k-k-k-k-k : le claquement de dents
Quand un cobaye est réellement énervé ou menaçant, il claque des dents ! C’est le premier avertissement avant une bagarre.